Les indépendants peuvent-ils s’inspirer de l’efficacité des cabinets de conseils ? Comment un consultant solo peut-il espérer concurrencer une équipe complète ?
L’important est de s’intéresser à la compétence clé du cabinet : la capitalisation du savoir-faire de l’ensemble de ses consultants… et tenter de la reproduire à son niveau !
Copiez la méthode de productivité du cabinet conseil
L’enjeu pour une structure de conseil est de savoir rapidement évaluer une situation problématique et y apporter une solution pertinente. Pour un indépendant, les objectifs sont les mêmes.
Pour cela, le cabinet s’appuie sur les expertises et la somme de connaissances acquises au travers des interventions menées par ses consultants. La règle est simple :
- effectuer un « retour d’expérience » systématique après chaque mission,
- formaliser les meilleures pratiques,
- Modéliser des méthodes.
Ainsi, face à une nouvelle mission, chaque consultants du cabinet peut par analogie identifier des problématiques déjà traitées (même partiellement) et rapidement proposer des pistes de résolution.
Pour un indépendant, la situation est la même. La formalisation peut l’aider à se construire une expertise qui lui sera utile pour être plus efficace.
Mais d’autres raisons s’ajoutent comme. En effet, formaliser ses acquis sous forme de « business case » peuvent l’aider à :
- intervenir lors d’une conférence, d’une table ronde avec succès car les « retour d’expériences » sont toujours recherchés,
- structurer une démarche ou une méthode personnelle, capable de le différencier de ses concurrents,
- développer une base de connaissance théorique et opérationnelle pour rédiger un guide, un livre blanc et pourquoi pas à terme… un livre de référence !
Comment combler vos « lacunes » ?
Vous hésitez encore à vous affirmer comme expert sur un sujet ? Vous ressentez que par rapport à un cabinet de conseil votre connaissance n’est pas encore assez large ?
Une solution : profitez de votre réseau en demandant de l’aide. En exposant une problématique à vos pairs (pourquoi pas via Linkedin ?), vous obtiendrez en retour des réponses synthétiques qui seront autant de retours d’expériences. Même synthétiques, ces informations valent chers !
Pour favoriser « l’effet réseau » n’oubliez surtout pas à votre tour de renvoyer l’ascenseur en répondant aux questions des membres de votre communauté, quand l’occasion se présente.
Autre piste : si vous en avez l’opportunité, vous pouvez aussi répondre « à blanc » à une opportunité qui vous semble utile pour compléter votre expertise. Présentez au client votre prestation (limitée dans le temps!) comme un « audit gratuit de deux jours ». Vous accédez ainsi à des données concrètes. Une fois réalisée l’analyse, vous aurez capacité à en tirer un premier retour d’expérience.
Enfin, si vous êtes face à un cabinet conseil dans le cadre d’un appel d’offre, vous pouvez aussi envisager de répondre en vous associant à un consultant dont la compétence est complémentaire. L’expertise de consultants indépendants peut constituer une alternative intéressante aux yeux du donneur d’ordre. A nouveau, vous sortirez grandi de ce projet élargi.
Trois réflexes utiles
Établissez votre bilan de mission
La mission est finie et vous pensez déjà à en attaquer une nouvelle? Avez-vous pensé à formaliser votre retour d’expérience ? Prenez votre stylo ou votre souris en main et construisez votre bilan de mission :
- En premier lieu, identifiez les faits saillants –positifs ou négatifs- de la mission.
- Analysez les causes de ces problématiques. Faite appel pour cela à la loi de Pareto. Isolez les 20 % des causes responsables de 80 % des effets.
- Modélisez ce processus en ajoutant des exemples de cas concrets et des modèles de documents.
- Enfin, validez votre démarche avant de la généraliser.
Mettez à jour votre fichier de prospection
Ce n’est pas tout. Comme dans un bon cabinet de conseil, organisez votre système d’information, qui doit au minimum :
- Être facilement accessible
- Présenter la liste des prospects et des clients associés à leurs problématiques
- Montrer un état des actions à direction des prospects (devis, date du dernier contact).
Enrichissez votre Boite à outil
Pensez à enrichir régulièrement votre connaissance avec de nouveaux outils d’analyse ou de suivi de projet : Trello pour la gestion de projet, Semrush pour le référencement naturel, Google Forms pour planifier des événements ou réaliser une enquête, etc.
Sélectionnez les plus utiles et intégrez-les dans une boite à outil qui vous servira à déployer plus rapidement votre capacité d’analyse lors d’un audit ou un diagnostic.
Photos : Nick Gentry Art