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Devenir entrepreneur indépendant, antidote au « bore-out » ?

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On connaissait le burn-out, ce syndrôme d’épuisement professionnel qui touche les personnes travaillant à outrance. Des chercheurs ont identifié un nouveau mal, plus insidieux encore : le bore-out, un état psychologique généré par l’inactivité et l’ennui, qui se traduit chez les salariés concernés par un sentiment d’inutilité, de dévalorisation, voire de culpabilité, susceptible de provoquer de graves dépressions.

Crédit : pixabay-CC
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Et pourtant, à l’heure où beaucoup de salariés se disent pressurés, qui ne rêverait pas de travailler un peu moins ? Personne à priori. Sauf que l’oisiveté dans un cadre où elle n’a aucune raison d’être, et revêt même un caractère répréhensible, peut engendrer, à la longue, de manière insidieuse, des troubles psychologiques.

Pour comprendre le phénomène, il faut s’imaginer passer chaque jour 8 heures au bureau, à ne rien faire, coincé entre 4 murs, en attendant que l’heure tourne, avant de pouvoir enfin quitter les lieux et rentrer chez soi. Le temps devient vite interminable. Quand le même scénario se reproduit quotidiennement, les choses peuvent alors tourner au calvaire. Surtout lorsqu’on essaye de donner le change pour faire croire que l’on est occupé et que l’on ne passe pas son temps à se croiser les doigts.

L’ego peut en prendre un sérieux coup. Entre le sentiment d’inutilité, l’absence de perspectives, le manque de stimulation intellectuelle, l’image négative renvoyée par l’entourage, et parfois la douloureuse impression d’usurper son salaire, le bore-out peut devenir très dévalorisant et au bout du compte, destructeur. La souffrance ressentie peut alors s’exprimer par des conduites palliatives – grignotage intempestif, pauses cigarettes à répétition, consommation d’alcool – prémices vers l’amorce d’une dépression.

En France, le bore-out a été appréhendé relativement récemment. Pourtant, le phénomène n’est pas nouveau, selon le chercheur Christian Bourion, auteur d’une vaste étude sur le sujet, publiée en 2011 dans la Revue internationale de psychosociologie. Au vu de ses investigations, il est même loin de représenter un épiphénomène isolé, cantonné à une population restreinte. C’est ce que confirme une enquête internationale, réalisée en 2008 par le site d’emploi allemand Stepstone, auprès de 11 238 salariés, répartis dans 7 pays d’Europe. Selon ses conclusions, près d’un salarié sur trois occupait à l’époque un emploi où il n’avait rien à faire.

Crédit-StockPhotos CC0 Creative Commons
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En France, le phénomène s’est d’abord manifesté au sein des collectivités territoriales. Recrutements accommodants, impossibilité de licencier un fonctionnaire incompétent, charge de travail mal répartie : le terrain était propice. Depuis, le bore-out a fait tache d’huile. Il concerne tout les salariés, dans le public comme dans le privé. De multiples facteurs concourent à entretenir le processus. Notamment une gestion des ressources humaines défaillante. Dans de nombreuses entreprises, elle a tendance à brider la mobilité interne, ce qui aboutit à démotiver les salariés, dont certains finissent par tomber dans la routine et l’ennui. Autre facteur aggravant : le décalage croissant entre le niveau de compétences des jeunes diplômés et la nature – souvent sous-dimensionnée – des postes qui leur sont proposés.

Reste, derrière cette triste réalité, que le bore-out est un phénomène circonscrit aux salariés. Il ne touche pas les décideurs, ni les entrepreneurs ou les personnes travaillant pour leur propre compte, en portage salarial notamment. Impossible en effet, lorsqu’on est directement comptable de son travail, de se laisser aller à l’oisiveté. Chaque jour, il faut se retrousser les manches, prendre son téléphone, prospecter, et une fois en mission donner le meilleur de soi-même pour valoriser sa « marque personnelle » et préparer le terrain à de nouvelles missions. Face au bore-out, l’indépendance professionnelle est un antidote imparable !

RH Solutions 2016 / Thibault Bertrand

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