[Lean start up / Partie 1]
Nous savons tous que développer une nouvelle activité (projet interne, start-up, entreprise en solo) est une affaire risquée. Elle passe par une succession de phases de préparation lors desquelles l’avenir du projet se joue à quitte ou double. D’ailleurs, de nombreuses études soulignent la durée de vie limitée des lancements d’entreprises (1).
La première étape d’un projet démarre souvent avec la mise en place d’un budget et la construction d’un business plan agressif (2). Nous avons tous en tête des cas de projets d’entreprises fondés sur des prévisions financières trop optimistes mais « nécessaires» pour obtenir le droit de démarrer.
Vient ensuite la rédaction d’un « pitch » accrocheur (3) et la réalisation d’une belle présentation PowerPoint détaillant le Business Model (4), censé assurer la pérennité de l’activité. Puis arrive l’heure de l’embauche d’une équipe motivée suivie par le lancement commercial proprement dit… Ces quatre étapes clés sont autant de paris risqués pour l’entrepreneur !
Dans ce contexte est apparu depuis quelques années une nouvelle approche de l’entrepreneuriat -d’abord développée dans l’univers des technologies par le start up- qui présente une méthode moins risquée des projets : le lean start-up.
Une méthode fondée sur l’expérimentation et l’approche itérative
Le lean start up ne se résume pas au monde des start up qui l’a initié. La méthode intéresse de plus en plus les grands groupes, les consultants indépendants et les chefs de projet salariés car elle démontre son efficacité pour une majorité de projets de développement d’activité.
Résumée en une phrase, son principe se fonde sur l’expérimentation plutôt que sur une planification linéaire trop poussée. Cette approche valorise en particulier –dans une phase de mise en place- le retour client plutôt que l’intuition et valorise le « design itératif » plutôt que l’approche créative classique.
Sensibilisés à la méthode, il est aujourd’hui fréquent de rencontrer des porteurs de projets qui interrogent leur entourage sur leur futur produit ou service. Tester la pertinence de son offre via des prototypes et des versions « bêta » permet en effet d’avoir des retours utiles sur la qualité des produits et de services… Ce qui évite bien des déconvenues au moment de lancer le projet à grande échelle.
L’exemple de l’approche itérative des formateurs indépendants
Sur internet, des formateurs indépendants s’inspirent de la méthode lean start up en créant 4 à 5 petites videos gratuites de quelques dizaines de minutes, présentant des extraits de leur projet de formation, avant même qu’il ne soit construit et réalisé.
En échange du visionnage, ils demandent des commentaires et des avis, dont ils s’inspirent pour structurer le projet final.
Ils ne prennent ainsi pas le risque de produire 100 videos de formation avant d’être sûr qu’elles intéressent bien leurs futurs clients. Ils obtiennent aussi au passage les emails des internautes intéressés par le projet qu’ils pourront recontacter plus tard.
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(1) Par exemple, 75% des projets de start-up échoueraient (étude Harvard Business School, Shikar Gosh, 2013).
(2) Le business plan – ou plan d’affaire – est un dossier qui détaille les dimensions clés d’un projet d’entreprise : étude de marché, stratégie commerciale, prévisions financières. Il montre comment sera implémenté le business model. Un bilan prévisionnel sur 3 ans minimum. Il indique aux investisseurs éventuels les caractéristiques financières avec un compte de résultat prévisionnel sur 3 ans minimum, un plan de trésorerie sur 1 an minimum et un tableau de financement.
(3) Le terme « pitch » est associé à l’expression elevator pitch. Littéralement, cela signifie « se lancer dans l’ascenseur » ce qui peut être traduit par « argumentaire éclair ». C’est un exercice de communication orale durant lequel le porteur de projet doit vendre son idée en quelques secondes face à un investisseur potentiel. Des agences de portage salarial comme RH Solutions Grenoble, proposent des formations sur « l’art de bien pitcher ».
(4) Le business model – ou modèle économique – est l’idée de base du projet. Elle est présentée comme une mécanique et un concept qui permet à l’entreprise de gagner de l’argent. Il est au cœur du Business plan.